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On pourrait croire que le temps qu'elle ne passe pas à tourner, Faye Grant l'emploie, comme la plupart des acteurs de feuilletons américains, à récupérer de ses horaires démentiels. Ce serait mal la connaître. Installée dans une superbe maison entourée d'arbres, au sommet d'une colline de Hollywood, elle se livre avec passion à son sport favori : le ball-trapp. "J'aimerais vraiment avoir un rôle sérieux dans un western", dit-elle sans aucune ironie. Car, outre son adresse aux armes à feu, Faye est aussi une cavalière accomplie, qui monte à cru, c'est-à-dire dans selle ni étriers. "J'adore faire corps avec ma monture", explique-t-elle simplement. Faye Grant n'est pourtant pas d'une famille de cow-boys. Née à Détroit (Michigan), le berceau des usines Ford, elle est l'aînée de quatre filles. Son père, après avoir passé une partie de sa vie dans la police, avait repris ses études pour devenir avocat. Il s'attendait donc à voir sa fille suivre le même chemin. Mais, dès l'âge de six ans, la petite Faye en avait décidé autrement : elle voulait être comédienne. C'est à sept ans qu'elle a débuté sur les planches, dans une version scolaire de la célèbre pièce illustrée à l'écran par Julie Andrews, "The sound of music". Son succès a été tel qu'elle a été engagée dans une véritable compagnie théâtrale enfantine. Elle a cependant poursuivi ses études secondaires jusqu'à leur terme, après quoi, elle s'est offert cinq mois de voyage à travers les Etats-Unis. Elle est finalement arrivée à New-York à pied, avec pour tout bagage son sac à dos : "J'ai beaucoup appris sur la vie pendant mon périple", se borne-t-elle à dire. Mais à New-York, avec dix-sept dollars en poche, elle avait encore plus à découvrir. Pour survivre, Faye a donc exercé plusieurs petits métiers, comme serveuse ou vendeuse en maroquinerie. Enfin, en 1976, elle a pu faire ses débuts professionnels dans un théâtre minuscule, avec un tout petit rôle. Hélàs, la pièce était si mauvaise qu'elle a tenu l'affiche moins d'une semaine. Tant de travail pour un aussi maigre résultat ! Comme aucune offre ne venait, Faye, courageusement, a mis au point, tout seule, un numéro de comique pour les cabarets. Mais, là non plus, les résultats n'ont pas été extraordinaires. En 1979, la jeune femme a donc décidé d'aller tenter sa chance en Californie. Auparavant, ses parents, pour lui remonter un peu le moral, lui avaient offert une semaine de vacances à Acapulco. Remarquée sur la plage par un agent, elle s'est vue offrir un spot publicitaire à la télévision mexicaine. Et là, en quelques semaines, elle est devenue très célèbre : photos de mode, publicité, magazines, on la réclamait partout. Faye est restée un an et demi à Mexico. Elle y a appris l'espagnol et a même songé à y faire du cinéma. Mais le mal du pays a été le plus fort : l'espoir de réussir à Hollywood a conduit la jeune femme en Californie. A peine arrivée, elle a été choisie pour un rôle régulier dans une série, "The greatest american hero". Finalement, c'est en devenant Julie dans "V" que Faye a conquis la célébrité internationale. Et là, enfin, elle a eu de la chance, car son personnage, contrairement à beaucoup d'autres, a survécu à trois étapes différentes de la production : une première mini-série de quatre heures, puis une autre de dix heures et, enfin, la série régulière qui a déjà été diffusée un peu partout dans le monde, y compris en Asie. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre son rêve : jouer un vrai grand rôle dans un western et sur un cheval, comme Barbara Stanwyck dans le film "Quarante tueurs" de Samuel Fuller. |